Critique : Le Complexe du Castor

Publié le par culturophile

Jodie Foster est énervante. En plus d'être une excellente actrice, elle est une réalisatrice de talent. Son troisième film, Le Complexe du castor, le prouve à bien des égards. En bonus, nous avons droit à un numéro d'acteur étonnant de la part de Mel Gibson. Que du bon.

 

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Walter Black est en dépression. Pas la petite dépression pour faire genre. Une vraie, une grosse du genre à vouloir se coucher à 14 heures de l'après-midi, à ne pas vouloir parler et à vous pousser au suicide. Le pire c'est que cela contamine toute sa famille : ses deux fils et sa femme, Meredith. Alors qu'il tente de donner fin à sa vie, il trouve le salut avec une marionnette de Castor. Cette dernière lui permettra de s'exprimer et de se soigner. Ou du moins le croit-il. Effet de suspense à deux francs cinquante mis à part, Jodie Foster aurait pu tomber dans une tonne de pièges avec un tel sujet casse gueule. Mais elle les évite quasiment tous. Elle aurait pu tomber dans l'humour omniprésent volontaire (ou pas d'ailleurs), il n'en est rien. Elle aurait pu faire du gros mélo qui tâche, il n'en est presque rien (certaines scènes virent un peu trop mélo mais pas assez pour que ce soit un véritable défaut). Elle aurait pu nous refiler un vieux happy ending en carton, elle le fait mais avec nuance et le chemin pour y arriver est léger et dur en même temps. Léger car, comme je l'ai dit plus haut, elle ne va pas trop dans le mélo et sait tirer un peu d'humour (juste ce qu'il faut) de cette situation hors du commun. Dur car la dépression de Walter n'est pas trop prise à la légère et va jusqu'à une certaine schizophrénie déconcertante. Jodie Foster ne fuit pas les questions qui font mal et vise juste. Cette crise de la cinquantaine pourrait être n'importe quel crise et elle réussit avec brio à nous la faire vivre avec son héros. Elle a d'ailleurs choisi un style classique pour filmer cette histoire qui lui convient bien.

 

Outre tout cela, on est très heureux de revoir Mel Gibson au sommet de sa forme loin des scandales des tabloïds. Il livre un jeu tout en nuances pour un rôle qui est loin d'être simple. Il réussit à être à la fois Walter Black et son alter ego en forme de Castor. Le couple qu'il forme avec Jodie Foster est très crédible. L'autre couple du film est également au top. Anton Yelchin et Jennifer Lawrence sont géniaux et ils apportent un autre développement intéressant au propos du film.

 

Jodie Foster fait donc un film qui fait mouche et ne laissera sûrement pas indifférent. Et Mel Gibson signe un beau retour avec ce rôle surprenant.

 

Eric Provot

 

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Publié dans Cinema

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V
<br /> Un beau retour ? Il enterre plutôt sa carrière avec ce rôle de débile profond. Sur ASBAF on l'a descendu www.asbaf.fr/2011/05/mel-gibson-est-pere-castor.html<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> On ne peut pas être tout le temps d'accord.<br /> <br /> <br /> <br />