Critique : L'Assaut

Publié le par culturophile

Il y a des genres cinématographiques que l'ont voit peu dans le cinéma français. Et Julien Leclerq peut se targuer d'avoir réaliser deux films parmi ces genres : la science fiction avec Chrysalis et maintenant le film de prise d'otage avec L'Assaut. Il essaye même pour ce film d'appliquer le style à la Paul Greengrass avec caméra à l'épaule. Avec succès ?

 

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L'Assaut revient sur la prise d'otage d'un avion d'Air France à Alger en décembre 1994 par quatre terroristes. On y suit principalement la préparation du GIGN et les manoeuvres dans les arcanes de l'état français. Julien Leclerq se targue de vouloir du réalisme dans ce film. La caméra à l'épaule et le montage un peu nerveux auraient pu aider en ce sens mais un premier obstacle vient gener cette volonté réaliste. Son traitement de l'image. Des couleurs saturées et bleutées. Le même traitement que pour Chrysalis. Outre le fait que l'on se demande si le réalisateur peut faire un film autrement qu'avec ces tons bleus, ce qui marche pour un thriller de SF ne marche pas néccéssairement pour un film qui se veut réaliste. Ici, on a un voile qui empèche de vraiment rentrer dans le film.

 

Mais ce n'est pas le seul détail qui empèche de ressentir la tension. Julien Leclerq veut traiter l'histoire sur plusieurs fronts : le GIGN, les diplomates et autres négociateurs et enfin les terroristes. Malheureusement, il n'arrive pas à nous faire ressentir un minimum d'empathie pour ces personnages. On arrive pas à cerner la personnalité de Thierry le flic héros. Il y a de grandes lignes mais rien de bien profond qui fait qu'on s'inquieterait vraiment pour lui. Et ce n'est pas les scènes de sa femme en train d'avoir peur et de pleurer (en grimaçant) pour lui qui vont aider. A part pour faire trop retomber la tension. Je ne parle pas de la jeune Mélanie Bernier qui est peut crédible en conseillère/assistante au ministère des affaires étrangères faisant face à un terroriste notoire ou tennant tête au chef des opérations de l'assaut.

 

Malgré tout, le film promet un assaut et on y a droit. Et il est mené de fort belle manière et on s'y croit plus ou moins (toujours ce problème de l'image bleue). Malheureusement, il a fallu attendre une heure de métrage un chouïa ennuyantes pour y arriver. On peut donc saluer le fait que le cinéaste s'aventure dans des contrées peu explorées par la grande famille du cinéma français, mais le résultat est en demi-teinte.

 

Eric Provot

 

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Publié dans Cinema

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