Critique : Sucker Punch

Publié le par culturophile

Des filles avec des gros flingues. Des samouraïs géants (avec des gros flingues aussi). Des robots. Des zombies nazis. La bande annonce de Sucker Punch avait de quoi intriguer tout en se plaçant dans la catégorie des blockbusters bourrins. En en fin de compte, c'est bien un blockbuster bourrin intriguant qui sort.

 

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Avant de s'attaquer au mâle qu'est Superman, Zack Snyder (300, Watchmen) décide de donner dans le girl power. Mais toujours avec de l'action. On suit donc les péripéties de Babydoll, jolie blonde enfermée dans un asile après la mort de sa mère par un beau père qui veut l'héritage à lui tout seul. La jeune demoiselle va devoir s'échapper avec l'aide d'autres internées. Et ce grâce à la plus belle des techniques d'évasion : l'imagination. Et c'est un des points forts du film : mettre en avant l'imagination. Il n'y a pas de limites. On peut se battre contre des dragons et des robots quand on veut. Et cet éloge de l'imagination se fait en contrepoint des hommes de pouvoirs seulement attirés par l'argent. Snyder nous sert donc un scénario avec plusieurs niveaux de fantasme. Bien sur, ce n'est pas Inception mais cela une belle manière d'appuyer son propos.

 

Pour le reste cela donne un film bien rythmé, très beau graphiquement avec des scènes d'actions dantesques. Snyder participe aux échanges entre jeu vidéo et film en organisant chaque combat en tant de niveaux à traverser. Et cela donne un résultat meilleur que n'importe quel film adpaté de jeu vidéo. Le tout accompagné d'une BO excellente entre reprises (Sweet Dreams, Where is my mind ?) et chansons d'artistes connus (Bjork, Queen...). La scène d'ouverture sur la reprise de Sweet Dreams par Emily Browning est d'ailleurs très réussie.

 

Le film souffrira malgré tout de quelques longueurs. De plus, les acteurs sont loin de livrer des performances mirobolantes. Mais honnêtement, ce n'est pas ce qu'on attendait de ce film. On suit une histoire prenante et servie par un visuel détonnant et un tourbillon de références. On regrettera surtout que le film se prenne un peu trop au sérieux. Un peu de second degré n'aurait pas fait de mal. Cela n'empêche le film d'exercer un certain pouvoir de fascination sur le spectateur et de l'emmener dans un monde ou tout est possible.

 

Eric Provot

 

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Publié dans Cinema

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